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La loi du 11 juin 1842 organise la mise en place des futurs "chemins de fer" français : "art. 2 : L'exécution des grandes lignes de chemins de fer aura lieu par le concours de l'Etat, des départements traversés et des communes intéressées, de l'industrie privée... art. 3 : Les indemnités dues ... seront avancées par l'Etat...*" Face aux grandes banques le Second Empire soutient l'investissement par le Crédit Mobilier des frères Péreire qui se partageront le réseau ferroviaire avec le groupe Rotschild. Le 11 Juin 1859 la loi règlemente le régime financier des chemins de fer*, l'Etat reste le directeur général et subventionnera les lignes les moins rentables en bonifiant de 4,65 % les revenus des obligations nouvelles puis en 1860 versera 272 millions d'aide au chemin de fer, mais les sociétés anonymes à actions négociables nécessitent une autorisation gouvernementale, souvent refusée jusqu'en 1867*. Le personnel des chemins de fer bénéficiera d'un progrès social exemplaire, par contre, les poseurs de voies travaillent par tous les temps de 5 à 19 heures l'été*. La sidérurgie au bois recherche une meilleure rentabilité par l'application de certains progrès techniques. La Forge Neuve de Moisdon s'équipe d'une machine à vapeur de 12 CV et les calories des gaz des hauts-fourneaux sont récupérées pour produire vapeur motrice ou air chaud forcé dans les fourneaux à l'aide d'une soufflante à piston* en fonte. En 1843 l'Ingénieur des Mines fait état au Conseil Général de Loire Inférieure des "améliorations" : "déjà l'usine de Moisdon [...]qui paraît destinée à donner en tout l'exemple aux établissements de la contrée, est entrée largement dans la voie des améliorations*. L'affinage wallon y a été remplacé par le puddlage..."* (F. Dornic), certains bâtiments sont modernisés, trop tard, en 1847, 44% des 591000 t de fontes françaises sont faites au coke*. En 1857, sous l'impulsion d'Auguste Garnier, fils de Fidèle Amand Garnier maître de forge concurrent de Demangeat et fermier du marquis de Préaulx, la forge de Pouancé à la Prévière s'équipera aussi de machines : "Une machine à vapeur... faisait mouvoir une machine soufflante qui donnait le vent au haut fourneau et aux feux de la forge. Elle ne consommait pas de combustible, sa chaudière en fer battu, suspendue sur deux bouilleuses, recevait la chaleur du haut fourneau."* Après le rachat de Martigné en 1844, Auguste Garnier* rachète en 1851 la Forge Neuve tant convoitée, un marchand de fer disait en 1837 "M. Garnier est bien dangereux, il voudrait je crois être maître de toutes les forges du pays..."*, il est adjoint au maire de Nantes, membre de la chambre de commerce et député de 1852 jusqu'à sa mort en 1859. Les Garnier et Demangeat réintégrent alors leurs forges respectives, tandis que le fer étranger est encore arrêté aux frontières par une "prohibition" douanière. "Et cependant les prohibitions, les tarifs assez élevés pour devenir prohibitifs, ne constituent qu'une charge ou qu'un impôt grevant la masse des consommateurs, non au profit de l'Etat, mais au profit des manufactures"* affirme le 23 Janvier 1860 le Ministre Eugène Rouher*, remarquable technicien du Second Empire, qui en avait hâtivement rédigé la Constitution de départ, et sera l'instrument de ce "coup d'état commercial"* : "Le degré de virilité auquel est parvenu l'industrie française autorise-t-il la levée des prohibitions?[...] Partout les efforts de l'homme substituent à la pierre et au bois le fer et la fonte [...]il était impossible de méconnaître les avantages exceptionnels que procure aux maîtres de forges anglais le rapprochement du minerai et de la houille". Près de 300 hauts fourneaux au bois sont encore en activités pour 100 fourneaux au coke*. Le prix du bois français ne cesse d'augmenter tandis que le fer anglais est toujours meilleur marché, malgré un protectionisme renforcé la sidérurgie au bois devient insoutenable. |
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(2000) |
