La forge neuve

FER - FONTE - ACIER

LES PRODIGIEUSES REALISATIONS
DE LA SCIENCE ET DE L'INDUSTRIE

Technique et science :

A la grande époque du charbon et de l'acier, l'évolution française est involontairement accélérée par la force de la machine à vapeur.

Au départ "la science apprit plus de la technique que la technique de la science", en 1824 Sadi Carnot démontre les principes physiques de la machine à vapeur, laquelle n'avait pas attendu ses démonstrations pour bien fonctionner, mais après le génial traité de "thermodynamique", d'abord ignoré puis complèté par d'autres chercheurs, tous les moteurs thermiques propulsant notre civilisation industrielle feront utilement référence à cette science des moteurs. Nos actuelles automobiles étant alors équipées de l'ultime avatar de cette machine "alternative"qui est un moteur thermique à combustion interne "à explosion" encore irremplaçable.

L'interaction des inventions va apporter une expansion rapide des recherches, des réalisations, des productions, des besoins, des consommations....et enfin des avancées sociales.

A l'exemple de l'Angleterre les investissements financiers favorisent l'industrialisation emportée par des réalisations et découvertes d'entrepreneurs, de scientifiques, d'ingénieurs ou d'ouvriers de génie qui bouleversent la société et au-delà des techniques les arts, l'architecture, les modes de vie en seront brutalement renouvelés.

Une capitale de l'Industrie, les paquebots transatlantiques :

L'industrie nantaise se développe, la métallurgie, les constructions mécaniques sont remarquables, chantiers navals, machines agricoles, machines à vapeur, locomotives, forges, fonderies.

"Ce que l'industrie française a si heureusement fait pour les chemins de fer, elle doit aujourd'hui l'accomplir pour la navigation."*, la plus prestigieuse compagnie de navigation commerciale française va naître avec une ligne maritime "Saint Nazaire - Vera Cruz", très active pour l'expédition au Mexique : les frères Péreire, "saint-simoniens" amis de Rouher, créèrent en 1855 la "Compagnie Générale Maritime" (future "Transat" aux cheminées rouges) et, pour la construction française des vapeurs transatlantiques, établiront en 1863 leur propre chantier naval à Penhouët, près du "monstre naissant" Saint Nazaire, c'est la "révolution transatlantique".

John Scott le constructeur, en Ecosse, des 3 premiers paquebots à vapeur de la "Compagnie Générale Transatlantique", est chargé d'organiser le chantier de Penhouët et de fournir l'encadrement, l'outillage est apporté d'Angleterre*.

Les chaudières et les machines à balancier pour les 4ème et 5ème paquebots à roues "Impératrice Eugénie" et "La France" (premiers vapeurs transatlantiques français atteignant 13 noeuds à l'aide d'une machine de 827 ch tournant à 16 tours par mn ) viennent du Creusot par la Loire, mais par manque de crue favorable à la descente, une attente "en fosse"de 18 mois à Châtillon (Loiret) retarde cette livraison*; malgré le desserrement de l'étau douanier, les tôles de fer sont françaises et viennent de Commentry (Allier) par le Cher et la Loire. Avec l'appui de Schneider la "voie ferrée des forges"* reliera le Creusot et Montchanin depuis Belfort jusqu'à Indret et Saint Nazaire en doublant la voie fluviale de Loire par Decize, Imphy, Nevers, Fourchambault, Vierzon...

Les navires seront alors "à hélices","La France", est totalement remaniée à Newcastel en 1874, allongée à 123 mètres et équipée de 6 chaudières avec, bouleversement, 2 machines "compound" "à pilon"de 2600 ch sur l'arbre manivelle et 2 hélices à 50 tours par mn, les machines sont alors moins volumineuses, et les culasses "en l'air" ne nous étonneront plus. L'éclairage électrique est installé en 1888 puis en Juillet 1895 une 3ème refonte est effectuée à Penhouët avec 2 machines de 3400 ch, un deuxième paquebot "France", à turbines, est construit à Penhouët en 1912 puis un troisième et dernier transatlantique français en 1962*.

Toujours plus d'acier :

Des forges proches du chantier de Penhouët s'installent à Trignac en 1879 avec 3 hauts-fourneaux, une aciérie Bessemer, 2 trains à tôles, 1 train à rails et un atelier de puddlage, puis l'aciérie Bessemer sera Thomas et Martin avec 4 hauts-fourneaux quand les chantiers navals rachètent la forge en 1889.

Les forges littorales, (Nantes, Basse-Indre, Trignac, Hennebont) usines d'avant-garde, ne seront pas favorisées : la sidérurgie de Lorraine, allemande puis française après le carnage de la grande guerre, pourra se développer à partir de 1918 en étouffant la sidérurgie de l'Ouest et des autres régions (Bourgogne, Champagne) , Trignac fermera en 1929, seule Basse-Indre pourra se développer.

Suite aux grandes destructions de la seconde guerre mondiale, le "pool charbon-acier"* franco-allemand (CECA plan J. Monet et R. Schumann Mai 1950) sera l'amorce de la Communauté Européenne.

En pleine expansion la sidérurgie lorraine, toujours en évolution par l'affinage à l'oxygène, par les fourneaux géants (30 m) la coulée continue, l'automatisation... sera elle aussi brutalement freinée en 1963 par l'arrivée du minerai et charbon d'Outre Mer à Dunkerque (le fourneau avec ses accessoires ayant 86 m de haut "hors tout"et produisant plus de 10.000 t/jour), puis à Fos en 1973, le littoral reprendra l'avantage qu'il avait eu dans l'Ouest.

Dans le pays de Châteaubriant les industries métallurgiques, fonderies et constructions mécaniques perpétuent les traditions d'esprit d'entreprise et de savoir faire des vieilles forges.


phpMyVisites : logiciel gratuit de mesure d'audience et de statistiques de sites Internet (licence libre GPL, logiciel en php/MySQL) phpMyVisites

Page Précédente

Table des Matières

© Georges Vanderquand
(2000)